L’aulne rugueux

par Richard Pelletier

Alnus incana subsp. rugosa

L’aulne rugueux est un élément important du paysage forestier des Laurentides. Cet arbuste, généralement de 2 à 6 mètres de haut, est omniprésent dans les milieux humides et aux abords des lacs et des cours d’eau. En suivant un ruisseau forestier, il n’est pas rare d’aboutir dans un bosquet inextricable d’aulnes (appelé aulnaie) colonisant une zone inondée par le castor, et empêchant ainsi toute progression rapide.

L’aulne est reconnaissable à ses feuilles ovales, doublement dentées, à l’allure bosselée et à la texture épaisse et ridée. Formé de plusieurs troncs, il présente une écorce d’un brun rougeâtre parsemée de nombreuses lenticelles horizontales pâles très apparentes. L’aulne porte des chatons mâles et femelles sur le même individu. Dès la fonte des neiges, les chatons cylindriques mâles s’allongent et pendent à l’extrémité des rameaux, avant l’apparition des feuilles. Les chatons femelles, globuleux, sont rassemblés en petits groupes de deux à six. Ces derniers grossissent et brunissent durant l’été. À maturité, les écailles s’écartent, telles de petites cocottes, et libèrent les nucules (petites noix) ailées. Ces chatons femelles desséchés persistent même l’hiver, ce qui facilite l’identification de l’espèce durant cette saison. L’aulne rugueux est une espèce colonisatrice des milieux ouverts. D’après Marie-Victorin, le nom du genre « Alnus » serait d’origine celtique et signifierait « voisin des rivières ». Les graines sont une importante source de nourriture pour les oiseaux hivernants comme les chardonnerets jaunes, les tarins des pins et les sizerins flammés; les bourgeons sont prisés par la gélinotte huppée.

Photo : Richard Pelletier

Chatons mâles allongés, femelles globuleux

Photo de : Richard Pelletier