La droséra à feuilles rondes

par Richard Pelletier

Drosera rotundifolia

Il vous faudra chercher avec patience, dans le tapis dense de la tourbière, cette petite plante carnivore. Appelée également rossolis à feuilles rondes, la droséra forme en effet une petite rosette (10 cm de diamètre) de feuilles en forme de spatules dressées ou plus souvent couchées au sol. L’origine grecque du nom drosera signifie « couvert de rosée », une allusion aux gouttelettes brillantes et collantes. Elles sont sécrétées par les minuscules organes rouges filiformes dressés tout autour de chaque feuille, le tout constituant un véritable piège collant.

Le petit insecte qui s’y aventure devient vite englué par ces cils, lesquels agissent comme des tentacules, se repliant sur la proie et l’entraînant vers le centre de la feuille qui se replie à son tour sur sa victime. D’autres cils au centre sécrètent alors un liquide qui, tel un suc gastrique, permet la digestion de l’insecte. Par la suite, les tentacules se redressent, libérant les restes indigestes. Tout ce processus est cependant lent : il faut un ou deux jours pour compléter la digestion, et entre une à deux semaines pour que la feuille reprenne sa forme initiale.

À l’été, la droséra se remarque à ses petites fleurs blanches à cinq pétales, alignées au bout d’une hampe dressée au centre de la rosette de feuilles et qui s’ouvrent, une à la fois. En plus des tourbières à sphaignes, le droséra fréquente les bords de lacs et de cours d’eau, dans les tapis de mousses et le sable mouillé. La droséra à feuilles rondes est la plus fréquente des sept espèces et sous-espèces présentes au Québec.

Photo : Denis Paquette

Poils collants

Photo : Denis Paquette

Hampe florale

Photo : Richard Pelletier

Plante minuscule parmi les sphaignes

Photo : Richard Pelletier

Gouttelettes collantes

Photo : Carole Beauchesne