Le grand nénuphar jaune

par Richard Pelletier

Nuphar variegata

Le grand nénuphar jaune est probablement la plante aquatique flottante la mieux connue de tous, principalement des riverains des cours d’eau calmes et des lacs des Laurentides. En l’absence de fleur, il est souvent confondu avec le nymphéa aux feuilles également flottantes, mais plus rondes. Le nénuphar se reconnaît à coup sûr par ses fleurs en forme de gros boutons jaunes, dressées à quelques centimètres au-dessus de la surface de l’eau.

Les grandes feuilles flottantes (jusqu’à 30 cm), oblongues et en forme de cœur, sont rattachées par un long pétiole à un gros rhizome mesurant jusqu’à trois mètres de long, ramifié et enfoui dans la vase. Ces rhizomes, riches en amidon, sont prisés par l’orignal qui les recherche avidement la tête sous l’eau, et le castor qui les accumule pour l’hiver. Sa comestibilité pour l’être humain demeure controversée : il dégage une odeur nauséabonde, est amer et astringent, et possède une saveur exécrable. Un tronçon de rhizome flottant parfois à la surface fait penser à un serpent tacheté.

Sa fleur est remarquable : ses six sépales jaunes arrondis forment une coupole plus ou moins ouverte, laissant voir par le dessus un disque jaune parfois teinté de rouge. Un proche parent moins fréquent, le petit nénuphar jaune, s’en distingue par sa taille, son allure plus délicate et ses fleurs au disque entièrement rouge carmin, flottant à la surface de l’eau. Le grand nénuphar affectionne les eaux calmes des marais, étangs et lacs.

Photo : Richard Pelletier

Photo : Richard Pelletier