Les quenouilles

par Richard Pelletier

Typha spp.

La quenouille compte parmi les espèces végétales les plus connues. Elle est en effet aisément reconnaissable par ses feuilles en forme de longues lames (un à trois mètres) légèrement tordues vers le sommet, réduisant ainsi la résistance au vent. Sa longue tige porte à son extrémité les épis floraux. Le Québec compte deux espèces plus ou moins faciles à distinguer, la quenouille à feuilles larges (Typha latifolia), la plus répandue, et la quenouille à feuilles étroites (Typha angustifolia). Il existe également un hybride (Typha Xglauca) issu du croisement de ces deux espèces, rendant l’identification encore plus ardue.

Chaque individu possède plusieurs feuilles imbriquées à sa base laquelle est immergée dans parfois plus d’un mètre d’eau. Les fleurs minuscules sont réunies en deux renflements (massettes) distincts, superposés au sommet de la tige, celui des fleurs mâles au-dessus de celui des fleurs femelles. Au début de l’été, la massette mâle libère un nuage de pollen jaune, puis disparaît progressivement au cours de la saison, ne laissant parfois qu’une pointe effilée. Pendant ce temps, la massette des fleurs femelles fécondées prend du volume et devient brune. À l’automne et durant l’hiver subséquent, les milliers de graines minuscules, très serrées les unes contre les autres et munies de poils en guise de parachute, sont dispersées par le vent.

La multiplication végétative par la croissance des rhizomes est parfois impressionnante. Il s’ensuit la formation de très grandes colonies formant un habitat dense, propice au carouge à épaulettes et au rat musqué, lequel consomme les rhizomes et construit sa hutte avec les feuilles et les tiges.

La quenouille affectionne les marais et les fossés et colonise aussi les bords tranquilles des rivières, lacs et tourbières. Elle permet aux marais d’assurer leurs fonctions écologiques.

Épis mâle (sup.) et femelle (inf.) contigus

Photo : Richard Pelletier

Épis mâle (sup.) et femelle(inf.) distancés

Photo : Richard Pelletier

Épis femelles persistants en hiver

Photo : Richard Pelletier