Les saules

par Richard Pelletier

Salix spp.

L’exploration d’un marécage vous mènera presque à coup sûr à la rencontre d’un genre très répandu et familier dans les milieux humides : les saules. Ce groupe cosmopolite, qui compte en effet près de 400 espèces répandues surtout dans l’hémisphère nord, est bien représenté au Québec avec plus de 40 espèces surtout arbustives (environ 75 en incluant les hybrides et les espèces introduites), mais aussi comprenant quelques espèces arborescentes. L’identification des saules est cependant souvent ardue, à cause  notamment de leur ressemblance, de la variabilité chez les jeunes pousses et de la facilité des espèces à s’hybrider entre elles.

Le genre présente heureusement des caractéristiques communes faciles à observer. Les saules ont des feuilles simples disposées de façon alterne le long des rameaux. Ces feuilles sont généralement étroites, elliptiques ou lancéolées et terminées par une pointe plus ou moins longue. Elles sont portées par un pétiole court par rapport au limbe, et elles sont souvent bordées de dents fines. On observe également chez certaines espèces des stipules, deux petits appendices foliacés de part et d’autre de la base du pétiole. Les bourgeons formés d’une seule écaille sont apprimés contre le rameau. Les saules sont des espèces dioïques, c’est-à-dire que les fleurs mâles et femelles sont portées sur des individus différents. Ces fleurs minuscules sont réunies en chatons dressés ou pendants, lesquels apparaissent tôt au printemps, avant ou en même temps que les feuilles. Ces fleurs sont alors avidement fréquentées par les insectes butineurs.

Bien que certaines espèces fréquentent les milieux ouverts plus secs, on observe les saules le plus souvent dans les endroits humides ou franchement inondés périodiquement comme les rives des cours d’eau et les plaines de débordement, le bord des lacs et des étangs, et la bande arbustive autour des marais. Leur croissance rapide et l’abondance de leurs racines font de ces espèces un allié de choix dans la lutte contre l’érosion de berges. L’espèce arbustive la plus familière est sans contredit le saule discolor (Salix discolor), mieux connu sous les noms communs de « saule p’tits-minous » ou « pussy willow ». Qui, en effet, ne s’est pas exclamé en apercevant ses jolis chatons soyeux contrastant avec les derniers vestiges de l’hiver au sol!

Photo : Richard Pelletier

Photo : Diane Barriault

Photo : Diane Barriault

Éclosion au printemps

Photo : Diane Barriault