L’utriculaire vulgaire

par Richard Pelletier

Utricularia vulgaris subsp. macrorhiza

Voilà une plante qu’on n’aperçoit que si on est au bon endroit, au bon moment. Elle se remarque uniquement l’été lors de sa floraison, alors que sa petite fleur d’un jaune très voyant émerge de l’eau peu profonde au bout d’une courte tige, tel un petit drapeau sur un parcours de golf. Car il s’agit d’une plante aquatique flottant entre deux eaux, parfois au fond, ou juste sous la surface.

Très différentes l’une de l’autre, la partie aérienne (hampe florale et fleurs) et la partie submergée semblent appartenir à deux plantes distinctes. La partie submergée est constituée de bras (tiges) portant de très nombreuses feuilles en forme de branches courtes filamenteuses et très ramifiées, rappelant d’innombrables racines. Dépourvue de vraies racines, cette plante a développé un mode d’alimentation carnivore. Les feuilles sont pourvues d’utricules, d’où son nom d’utriculaire, lesquelles sont de petites urnes transparentes ou noirâtres fermées par un petit couvercle (opercule) hermétique. Lorsqu’un petit animalcule (larve, crustacé, etc.) frôle un des cils sensitifs placés près de l’entrée, l’opercule s’ouvre en une fraction de seconde vers l’intérieur, entraînant la proie qui est ainsi piégée puis lentement digérée dans ce minuscule estomac.

L’utriculaire vulgaire est la plus fréquente parmi les neuf espèces du Québec, et largement répandue dans les milieux humides peu profonds en bordure des lacs, marais, tourbières et fossés.

Photo : Richard Pelletier

Photo : Richard Pelletier