Flore des milieux ouverts

par Richard Pelletier

En circulant dans les sentiers, vous explorez la plupart du temps la richesse de la flore du sous-bois, tantôt discrète à l’ombre des conifères, tantôt surprenante de beauté sous les grands feuillus au printemps. Il existe cependant des endroits qui permettent à des espèces plus ou moins familières de s’épanouir sous les rayons généreux du soleil, et ce, du début du printemps jusqu’à tard l’automne. Clairière, champ, bord de route, sentier dégagé, fossé, orée du bois ou bord de lac sont autant de milieux favorisant l’épanouissement de ces plantes de lumière, dites «héliophytes».

Avant même l’éveil de notre intérêt pour la nature, la flore de notre enfance est parsemée d’espèces introduites tels pissenlits, marguerites, trèfle, «pique-pique», boutons d’or, «pétards» et bien d’autres. Il existe dans les milieux ouverts, de nombreuses espèces indigènes qui ont évolué sur notre territoire durant des millénaires. Autrefois confinées à quelques milieux ouverts comme les clairières naturelles et les brûlis, elles ont su profiter de l’ouverture du territoire par l’humain. Moins familières, elles méritent toute notre attention, tant pour la beauté de leurs fleurs que leur remarquable adaptation à des conditions parfois difficiles du milieu : soleil de plomb, sécheresse, inondations, gel, vent, poussière, piétinement, insectes ravageurs et broutages, autant de facteurs auxquels elles sont exposées.

On considère souvent sans discernement les plantes de milieux ouverts comme nuisibles, les qualifiant à tort de «mauvaises herbes» pour différents motifs : concurrence avec d’autres espèces, nuisance aux cultures, envahissement des jardins, etc. Précisons que cette épithète convient à un certain nombre d’espèces, et que la majorité des espèces moins connues assument des fonctions importantes dans notre environnement, comme la colonisation des milieux détruits ou dégradés, la production de biomasse et le maintien de la biodiversité, tout en agrémentant notre paysage urbain, champêtre ou rural.

Nous vous présentons dans cette section quelques unes de ces plantes de lumière (pour la plupart indigènes) qu’il est possible d’observer sur le territoire du massif.