L’érythrone d’Amérique

par Diane Barriault

Erythronium americanum

L’érythrone est la première plante de la flore laurentienne que le frère Marie-Victorin a identifiée au début de sa carrière de botaniste. De petite taille (15 à 20 cm), elle apparaît tôt au printemps et est très fréquente dans nos sous-bois, où elle forme parfois de vastes colonies. Cependant, on la remarque peu car à peine 2 à 10 % des individus fleurissent. De plus, ses parties aériennes sont éphémères et disparaissent après 6 à 8 semaines. Elle entre alors en dormance pour reprendre sa croissance à l’automne à partir de son corme souterrain persistant.

Les individus trop jeunes pour fleurir possèdent une seule feuille, tachetée. Ceux qui fleurissent ont deux feuilles qui se déploient l’une après l’autre, la seconde libérant une fleur jaune à 6 pétales. La fleur s’ouvre le jour et se redresse un peu vers le haut au soleil. Elle se referme le soir. À partir d’une graine, il faut entre huit et dix ans pour que la plante atteigne une taille suffisante pour fleurir. Heureusement, elle se reproduit beaucoup plus efficacement de façon végétative, à partir de ses organes souterrains.

Le fruit de l’érythrone, une capsule ovoïde verdâtre, contient une dizaine de graines dotées d’un appendice charnu, la caroncule. Les fourmis transportent les graines et se nourrissent de la caroncule, contribuant ainsi à la dispersion de la plante.

Une belle colonie majoritairement constituée d’individus à une seule feuille et sans fleur

Photo : Diane Barriault

Groupe de fleurs peu ouvertes

Photo : Diane Barriault

Groupe de fleurs ouvertes

Photo : Richard Pelletier

Capsule verdâtre contenant des graines

Photo : Diane Barriault