L’onoclée sensible

par Carole Beauchesne

Onoclea sensibilis

L’onoclée sensible doit son nom au fait qu’elle se fane dès les premiers gels. On la trouve un peu partout, du moment que l’humidité est présente. Vous l’avez d’ailleurs probablement déjà observée, sur le bord d’un fossé par exemple.

De taille moyenne (80 cm), cette fougère croît en colonies denses. Sa fronde stérile, vert clair, présente une forme originale de triangle grossièrement découpée, divisée une seule fois et bordée de dents rondes. Sa fronde fertile n’est pas banale non plus : elle s’observe tout l’hiver, émergeant de la neige, nous présentant un chapelet de « grains de poivre noir ». Ils sont en fait constitués de capsules refermant plusieurs sores, qui eux-mêmes, contiennent les spores. Ces dernières seront dispersées par le vent au printemps lorsque la température sera plus clémente et le sol bien humide; elles pourront alors germer.

Cette fougère passe pour la plus ancienne fougère de la terre! Son apparence est demeurée pratiquement inchangée depuis plus de 60 millions d’années. Il s’agit d’une des rares fougères modernes connues à l’état fossile.

Lorsque vous la rencontrerez, prenez le temps d’observer la nervation délicate qui parcourt le limbe. Chez la plupart des fougères, l’extrémité des nervures reste libre, mais chez l’onoclée sensible les extrémités se rejoignent comme les mailles d’un filet, ce qui est peu fréquent chez les fougères. Par contre, n’y goûtez pas, elle est réputée toxique pour les êtres humains!

Frondes stériles

Photo : Carole Beauchesne

Frondes fertiles persistantes en hiver

Photo : Diane Barriault