L’orme rouge

par André Sabourin

Ulmus rubra

Cet arbre diffère de l’orme d’Amérique (Ulmus americana), beaucoup plus fréquent et connu, par quelques caractéristiques morphologiques. Les feuilles de l’orme rouge sont plus grandes et plus rondes, mais elles sont surtout plus rugueuses en été; on compare même leur texture superficielle à du papier sablé, tellement elle est rude au toucher. Ensuite, si on prélève un morceau d’écorce externe et qu’on en fait une coupe, on constate qu’elle est complètement rousse ou brune, contrairement à celle de l’orme d’Amérique, laquelle présente des stries pâles ou blanchâtres alternant avec des stries foncées ou brunâtres. Enfin, les bourgeons de l’orme rouge sont globuleux et couverts de poils roux, contrairement aux bourgeons glabres et coniques de l’orme d’Amérique.

L’écorce interne de l’orme rouge est odorante et mucilagineuse, comme de la gomme à mâcher; elle contient de la coumarine, une substance aromatique. De plus, elle possède des propriétés médicinales et a notamment été employée pour traiter certaines affections inflammatoires.

L’orme rouge occupe des habitats secs, rocheux ou rocailleux, souvent dans des régions aux sols ou substrats calcaires, comme dans la grande région de Montréal, particulièrement la rive nord. On a trouvé cet orme sur le haut du talus d’éboulis de l’escarpement de Prévost, justement en raison de la présence des veines de calcite, un phénomène rare dans les Laurentides au nord de Saint-Jérôme. Ces veines de calcite, particularité de cet escarpement, favorisent le maintien de plantes dites calcicoles ou basiphiles.

L’orme rouge est probablement l’arbre le plus rare du massif des falaises.

Photo : André Sabourin

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Écorce interne de l’orme d’Amérique (à gauche) et de l’orme rouge (à droite)

Photo : André Sabourin

Photo : Denis Paquette