Le bouleau à papier

par Diane Barriault et Louise Racine

Betula papyrifera

Le bouleau à papier pousse partout au Canada, s’étendant vers le nord jusqu’à la limite des arbres. Il peut atteindre 25 mètres de hauteur et vivre 120 ans. Son écorce blanche s’exfolie horizontalement en larges feuillets. Les feuilles ovales sont dentées. Cet arbre est une plante monoïque, c’est-à-dire que les fleurs mâles et les fleurs femelles se trouvent sur le même arbre à des endroits différents. Les fleurs femelles sont dressées sur les rameaux ; les fleurs mâles sont réunies en longs chatons pendants et leur pollen est responsable d’allergies printanières. Les fruits (écailles et nucules), disséminés à partir de l’automne et durant l’hiver, s’observent souvent sur la surface de la neige, particulièrement après un vent fort.

Le bouleau à papier est l’un des rares arbres d’Amérique qui est plus répandu aujourd’hui qu’avant l’arrivée des Européens. Le défrichement et les incendies ont favorisé son développement. Il fut un élément vital pour les premières nations, son écorce leur fournissant un moyen de transport, les canots, et des récipients divers. Même lorsqu’elle est mouillée, son écorce peut servir d’allume-feu.

Au printemps il est possible de recueillir la sève du bouleau pour en faire du sirop. Cependant, il faut en évaporer un volume important (120 litres) pour obtenir un seul litre de sirop de bouleau. Son goût varie, passant de celui du miel, en début de saison, à celui de mélasse, en fin de saison.

Arbre adulte facilement reconnaissable

Photo : Richard Pelletier

Photo : Diane Barriault

Fleurs femelles dressées; fleurs mâles pendantes

Photo : Richard Pelletier

Fruits constitués d’un ensemble d’écailles

Photo : Diane Barriault

Les graines ailées sont insérées entre des écailles en forme de croix

Photo : Diane Barriault

Un allergène printanier 

Dès le mois de mai, le bouleau lance le bal des mouchoirs. Il  produit une grande partie de l’ensemble des grains de pollen d’arbres présents dans l’air et il est classé parmi les arbres au potentiel allergisant le plus élevé. Le nombre de grains de pollen dans l’air est très variable d’une année à l’autre et leur petite taille facilite leur pénétration dans les voies respiratoires. Au Québec, le risque d’exposition est habituellement élevé dès la fin avril et durant tout le mois de mai.

En plus du fameux rhume des foins (rhinite allergique), le pollen de bouleau est aussi responsable du syndrome pollen-aliment. Cette allergie croisée (pollen de bouleau et certains fruits et légumes comme la pomme, la pêche, la prune, la poire, la cerise, l’abricot, etc.), provoque une réaction allergique qui se manifeste par des démangeaisons au niveau de la bouche et de la gorge et parfois par de l’enflure au niveau des lèvres, du palais et de la gorge. Elle est toutefois assez rare.

 

Chatons mâles pendant des rameaux au printemps

Photo : Richard Pelletier