Les peupliers

par André Sabourin

(Populus spp.)

Les peupliers se caractérisent par leurs feuilles alternes dentées, variant d’ovées à arrondies, mais surtout par leur pétiole plus ou moins plat et perpendiculaire au limbe, ce qui fait agiter ou trembler les feuilles à la moindre brise. Ils font partie de la famille du saule, les Salicacées.

Les peupliers sont dioïques, les fleurs mâles et femelles se trouvant sur des arbres différents. Au Québec, il existe six espèces de peupliers et un hybride, tous de croissance rapide. Ils fleurissent très tôt au printemps et leurs fleurs sont groupées en longs épis pendants. Trois espèces poussent dans le massif des falaises. Les peupliers sont les espèces préférées du castor qui en consomme les jeunes rameaux et utilise les branches pour construire ses barrages.

Le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides)

Ce peuplier est mieux connu sous le nom populaire de « tremble ». Dans son jeune âge, l’écorce est verdâtre puis devient gris foncé et cannelée à maturité. Les feuilles sont finement dentées et le pétiole est fortement aplati. Au début de la feuillaison, elles sont d’une belle couleur vert tendre remarquable.

Le tremble peut occuper différents types de sols ; c’est le peuplier le plus répandu dans la moitié sud du Québec. Incapable de se reproduire sous son ombre, il produit de petites graines munies d’une touffe de longs poils, ce qui facilite la dispersion au loin par le vent. C’est une espèce pionnière qui colonise rapidement les terrains ouverts, comme après un feu ou une coupe. Il peut drageonner par la racine et former des peuplements de milliers d’arbres couvrant de grandes superficies.

Le peuplier faux-tremble est un bois mou employé dans la fabrication de panneaux-particules et de papier.

 

Tronc d’un jeune peuplier faux-tremble

Photo : André Sabourin

Tronc d’un arbre mature

Photo : Diane Barriault

Photo : Diane Barriault

Photo : Diane Barriault

Photo : André Sabourin

 

Le peuplier à grandes dents (Populus grandidentata)

Comme son nom l’indique, ce peuplier porte des feuilles dont la marge est formée de 7 à 15 grandes dents de chaque côté. Au début de leur développement, elles sont blanches et tomenteuses, c’est-à-dire couvertes de poils blancs très denses, ce qui les rend spectaculaires au printemps. Ensuite, elles deviennent glabres comme celles de tous les peupliers.

L’écorce des jeunes individus est grisâtre et légèrement orangée. Elle devient plus sombre et profondément cannelée avec l’âge. Comme le tremble, le peuplier à grandes dents est intolérant à l’ombre, occupe une variété d’habitats et se propage sur des sites perturbés, souvent à la suite de coupes forestières. Cette espèce est moins nordique que les deux autres, bien qu’elle atteigne le Saguenay-Lac-Saint-Jean et la Gaspésie. C’est la plus fréquente dans le massif des falaises.

 

Tronc d’un jeune peuplier à grandes dents

Photo : André Sabourin

Photo : Diane Barriault

Photo : Richard Pelletier

Photo : Richard Pelletier

Le peuplier baumier (Populus balsamifera)

Le peuplier baumier doit son nom à la résine aromatique de ses bourgeons. Ceux-ci sont d’ailleurs très longs, atteignant 25 mm comparativement à 7 ou 8 mm pour les deux autres espèces.

Les feuilles finement dentées se distinguent par leur pétiole presque cylindrique, leur bout acuminé, la couleur plus ou moins rousse de leur dessous, le vert foncé du dessus. L’écorce jeune est brun verdâtre puis devient rougeâtre ou gris foncé et sillonnée de crêtes aplaties à maturité.

C’est un arbre qui fréquente les milieux humides marécageux ou riverains, contrairement aux deux autres espèces du massif des falaises. Il est aussi le plus nordique au Québec, atteignant la baie d’Ungava. C’est le moins abondant des trois espèces du massif.

Tronc d’un jeune peuplier baumier

Photo : André Sabourin

Photo : Diane Barriault

Photo : André Sabourin