L’herbe à puces

L'herbe à puces

1) Voici un quiz qui pourra vous sauver bien des problèmes…

L’herbe à puce, Toxicodendron radicans (Linnaeus) Kuntze est ce qui fait que bien des gens se grattent dans les 24 à 48 heures après avoir touché cette plante. Il faut ce temps pour que l’huile pénètre jusqu’au derme (la 2e couche de peau, là où il y a les terminaisons nerveuses). Ce n’est pas facile de l’identifier correctement. Elle varie en taille, en forme et en couleur. Elle possède différents aspects en fonction de la saison et de l’endroit où elle pousse. Elle peut être un couvre-sol, former des buissons jusqu’à 1 mètre de hauteur et même de grimper aux arbres. Elle est contagieuse, même en hiver alors qu’il n’y a plus de feuilles, car c’est un arbuste et sa base ligneuse (du bois) ainsi que le bourgeon contiennent aussi l’urushiol, responsable des dermatites. Alors, comment peut-on éviter une rencontre inopportune ?

Un bon moyen d’apprendre à bien identifier cette plante est par l’expérience, afin de connaître toutes ses formes et aussi de reconnaître les plantes qui peuvent lui ressembler. Nous faisons normalement sa rencontre en parcourant les sentiers, mais voici un petit test qui vous évitera de l’attraper.

Le lien ci-dessous vous amènera vers un site Web (en anglais seulement), mais qui sera très profitable si vous parvenez jusqu’au bout. Il s’agira d’identifier, par des photos, lesquelles parmi ces plantes sont de l’herbe à puce et lesquelles n’en sont pas.

Pour tester vos connaissances, vous cliquez sur le lien plus bas, puis sur YES ou NO, selon votre opinion et vous aurez immédiatement la réponse et le nom de la plante que vous venez de voir. À la fin, vous connaîtrez votre score sur 55 essais. Bonne chance !

http://glench.com/misc/poison-ivy

2) Voici un texte pour ceux et celles qui croient que l’impatiente du Cap peut vous soulager …

L’impatiente du Cap a déjà été utilisée comme remède « anti-démangeaison » dans le traitement des dermatites causées par l’herbe à puce. Cependant, plusieurs études scientifiques montrent que l’extrait d’impatiente du Cap n’est pas efficace dans le traitement de dermatites causées par l’herbe à puce (ou sumac vénéneux). Une crème à base de cortisone (en vente libre ou prescrite par votre médecin) sera beaucoup plus efficace. Par contre, si vous agissez rapidement, il est possible d’enlever l’urushiol, une huile contenue dans la plante, avec un savon. L’impatiente du Cap contient une saponine (une sorte de savon) qui peut dissoudre cette huile et ainsi, éviter la réaction allergique. L’éruption cutanée prend de 24 à 48 heures pour se manifester et ne dure pas plus de deux semaines dans la plupart des cas.

Nous n’encourageons pas l’utilisation de l’impatiente du Cap car pour ce faire, il faudra broyer la plante et la frotter vigoureusement sur la peau. L’opération abime très certainement la plante et il ne faut pas oublier que vous circulez dans une réserve naturelle qui a pour objectif de protéger toutes les plantes. D’autant plus qu’il vous faudra trouver rapidement cette plante et il n’y en a pas beaucoup dans nos Réserves. Autrement, vous pouvez agir immédiatement en frottant la partie de la peau en contact avec la plante avec de la terre sèche, en attendant de vous rendre à la maison et de vous laver avec un bon vieux savon. Mon expérience est que si vous agissez en dedans d’une ou deux heures, vous n’aurez pas de séquelle. Il y a des peaux plus sensibles que d’autres, c’est vrai, mais vous ne savez pas si votre peau réagira fortement ou pas. Évitez de toucher votre visage ainsi que les endroits où votre peau est plus humide et fragile. L’utilisation d’eau sans savon ne fera qu’accélérer la réaction car elle rend la peau perméable.

Rappelez-vous que l’impatiente du Cap ne fait qu’enlever l’huile sur la peau et non pas de guérir les démangeaisons.

Il ne faut pas s’empêcher de circuler dans les sentiers, mais plutôt, en étant bien informé, vous éviterez les problèmes. Bonne randonnée.

Références

1) Guin, JD., Reynolds, R. (1980) Jewelweed treatment of poison ivy dermatitis. Contact Dermatitis 6(4): p. 287 et 288.

2) Long, D., Ballentine, N.H., Marks, J.G. (1997) Treatment of poison ivy/oak allergic contact dermatitis with an extract of Jewelweed. Am. J. Contact. Dermat. 8(3): p. 150 à 153.

3) The effectiveness of jewelweed, Impatiens capensis, the related cultivar I. balsamina and the component « lawsone », in preventing post poison ivy exposure contact dermatitis.    Clinical Trial (Copyright © 2012 Elsevier Ireland Ltd. All rights reserved.)

« jewelweed » est le nom anglais de l’impatiente du Cap.

« lawsone » est le composé principal que contient le Henné (teinture) et il est présent dans les plants de l’impatiente du Cap.

3) Voici un U-Tube instructif sur l’herbe à puce  de J.H. Brauker (en anglais)

On y démontre que l’huile que contient de l’herbe à puce est l’urushiol et qu’elle est comparable à de l’huile à transmission automobile usée (noire) et qu’on peut enlever les deux de la même façon…Voyez comme la démonstration est spectaculaire.

Rappelez-vous : Vous n’avez pas l’herbe à puce parce que vous avez touché à l’herbe à puce, mais parce que vous ne l’avez pas lavé à temps. D’après M. Brauker, on a jusqu’à 8 heures après le contact pour l’enlever, mais pour être plus prudent et pour les peaux plus sensibles, 2 heures me semble plus appropriées.

Si vous êtes loin de la maison, frottez la zone en contact avec de la terre sèche, puis avec de l’eau, l’idéal est un bon détergent à vaisselle.

Merci d’avoir pris le temps de vous renseigner.

Denis Paquette, botaniste des milieux naturels

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