Le tussilage pas-d’âne

par Joanne Senécal

 

Tussilago farfara

Tôt au printemps, des boutons de fleurs jaunes, poussant parmi les graviers sur le bord des routes et des stationnements, attirent l’œil. Ces boutons se transformeront en plumes légères qui seront dispersées au gré du vent. Au milieu de l’été, un tapis de grosses feuilles anguleuses aura rempli tout l’espace. Ces plantes sont des tussilages, elles font partie de la famille des Astéracées.

Le tussilage se trouve principalement en milieux ouverts dans un sol pauvre, toujours en tant que plante pionnière. Les boutons, formés à l’aisselle des feuilles, se développent trop tard pour fleurir à l’automne et passent l’hiver en dormance sous terre. Ils s’épanouissent aux premiers rayons du soleil printanier ce qui en fait une fleur extrêmement précoce. La hampe florale couverte d’écailles violacées s’allonge parfois jusqu’à 20 cm. Elle porte un capitule jaune vif composé de trois parties : des fleurs stériles au centre, des fleurs portant les pistils en deuxième rang et une série de bractées vertes tout autour. Les capitules s’ouvrent et se ferment au gré du soleil. Lorsque le tussilage termine sa floraison, la hampe, comme pour se reposer, se courbe vers le sol le temps de former les semences. À maturité, le tussilage se redresse et libère une nuée d’aigrettes, transportant les graines.

Parfois, les gens confondent le tussilage et le pissenlit à cause des fleurs jaunes et du mode de dissémination des graines qui sont similaires. Mais lorsque les feuilles du tussilage apparaissent, il n’y a plus de confusion possible ; leur forme polygonale et leur dessous blanc duveteux sont très distinctifs. Les feuilles peuvent atteindre plus de 20 cm de diamètre et le couvert prend sa pleine maturité vers la mi-juillet. Le tussilage se propage aussi par rhizomes. Leur vigueur, combinée à la dissémination des semences, en fait une plante qui croît en grandes colonies, parfois envahissantes.

Le tussilage fut introduit d’Europe, par les premiers colons français à Québec afin d’en faire une culture à des fins médicinales. Il aurait la propriété de soulager les affections pulmonaires. Son nom est dérivé du latin tussis (toux) et de ago (je chasse), pour devenir tussilage (toux-soulage).

 

Fleurs tôt au printemps, avant l’apparition des feuilles.

Photo : Richard Pelletier

Les graines munies d’aigrettes sont prêtes à s’envoler.

Photo : Richard Pelletier

Bosquet de grosses feuilles à l’été.

Photo : Richard Pelletier

Feuilles brunissantes à l’automne.

Photo : Richard Pelletier