La woodsie d’Elbe

par Carole Beauchesne

Woodsia ilvensis

La woodsie d’Elbe ne se trouve pas seulement à l’île d’Elbe en Italie! Mais vous pourriez observer cette jolie et petite fougère (5 à 15 cm) dans le massif des falaises, où elle colonise les anfractuosités des rochers. Elle s’accommode du peu de matériel meuble et de l’humus présents sur ceux-ci. Il s’agit donc d’une fougère rupestre (ou rupicole). Ces microhabitats, elle les préfère secs et ensoleillés. Elle peut souffrir du manque d’eau, mais un peu de pluie, et elle reprend sa vigueur! Vous ne la trouverez pas ailleurs que sur les rochers et elle est une des plantes caractéristiques des roches précambriennes de nos Laurentides.

Son limbe poilu et écailleux, à revers blanc argenté au début de la saison de croissance, est remarquable. L’automne, il passe au brun rouille alors que poils, écailles et sores le tapissent d’un feutre épais.

Phénomène particulier aux woodsies, la base du stipe se casse un peu au-dessus de la surface du sol et persiste durant plusieurs années. Elle casse d’ailleurs à une hauteur nette et constante (étant articulée), soit à 2 à 3 cm au-dessus du sol. Une ligne foncée, rappelant une soudure, marque cette articulation. La tige est creuse comme une paille.

Au printemps, les crosses rappellent une tête de flamand rose qui serait couverte d’une fourrure blanche. De nouvelles crosses apparaissent tout au long de l’été, jusqu’à l’automne, rejetant leur tête un peu en arrière avant de se dérouler.

Photo : Carole Beauchesne