Le cerisier tardif

par Diane Barriault

Prunus serotina var. serotina

Qui n’a pas déjà goûté aux cerises noires du cerisier de Virginie qui laissent dans la bouche un goût si pâteux?

Le cerisier tardif appartient au même genre, Prunus, mais est la seule de nos espèces qui est un arbre de grande taille. Il atteint une vingtaine de mètres de hauteur et peut vivre de 100 à 150 ans. Cependant sa mortalité augmente rapidement après 80 ans. C’est un arbre qu’on reconnaît facilement en toute saison par son écorce qui pèle en écailles surélevées sur les côtés. Son bois dur à grain serré et d’une riche couleur rouge brunâtre est très recherché en ébénisterie.

Le cerisier tardif est peu tolérant à l’ombre. On le trouve dans la forêt et dans des milieux ouverts. Les individus sont généralement dispersés parmi d’autres feuillus comme l’érable à sucre, le frêne blanc, le tilleul et le bouleau jaune. Plusieurs sous-espèces se sont développées dans des régions géographiques distinctes. La variété  serotina  est celle présente dans le nord-est de l’Amérique du Nord.

Les feuilles du cerisier tardif sont elliptiques à lancéolées à la marge garnies de fines dents. Elles s’attachent en alternance sur le rameau. Le dessous plus pâle est couvert d’une bande de poils rougeâtres de chaque côté de la nervure centrale. Les fleurs blanches à cinq pétales sont regroupées en grappes allongées à l’extrémité des nouvelles pousses et apparaissent après le plein développement des feuilles.

Le cerisier tardif peut commencer à produire des fruits dès l’âge de 10 ans et atteint une production maximale entre l’âge de 30 à 100 ans. Tous les trois ou quatre ans, il est plus productif. Les fruits, presque noirs à maturité, sont comestibles mais très astringents. Ils mûrissent en août ou septembre et persistent souvent sur l’arbre une partie de l’hiver. Les fruits dénoyautés  peuvent être  utilisés pour la fabrication de vin, de gelées et pour aromatiser le rhum et le brandy. Ils sont une source de nourriture importante pour de nombreuses espèces d’oiseaux et de mammifères (ratons-laveurs, ours noirs, écureuils et renards). Les graines qui ont passé dans le système digestif de certains oiseaux ont un taux de germination supérieur aux graines «  non traitées ». La dispersion des graines par les animaux permet l’établissement de nouveaux individus parfois très loin d’autres cerisiers, d’autant plus que les graines restent viables plusieurs années.

Les feuilles, les rameaux, l’écorce et les graines contiennent un glycoside cyanogénique toxique. L’écorce est médicinale et était utilisée par les premières nations comme traitement contre la toux, comme tonique et comme sédatif.

Écorce typique

Photo : Diane Barriault

Écorce d’un grand arbre

Photo : Richard Pelletier

Fleurs blanches à cinq pétales réunies une grappe allongée

Photo : Richard Pelletier

Photo : Richard Pelletier

Feuilles lancéolées finement dentées

Photo : Richard Pelletier

Feuilles lancéolées finement dentées et fruits qui deviendront noirs à maturité

Photo : Diane Barriault