Le chêne rouge

Par André Sabourin

Quercus rubra

Le chêne rouge est la seule espèce de chêne indigène que vous pouvez observer dans le massif des falaises. Il appartient à la famille des Fagacées, tout comme le hêtre à grandes feuilles. Parfois nommé chêne boréal, il s’agit effectivement de notre chêne le plus nordique, car on le trouve jusqu’au Lac-Saint-Jean.

Ses feuilles sont caractéristiques, aucun autre chêne au Québec ne présentant de feuilles à lobes pointus. Le nombre de ces lobes varie de 7 à 13. En hiver, vous remarquerez que certaines feuilles persistent sur les branches; vous observerez aussi ses bourgeons brun rougeâtre, comme les rameaux. Ils sont lisses et glabres ou presque, et formés d’une dizaine d’écailles.

L’écorce du chêne rouge est d’abord lisse dans sa jeunesse, puis devient crevassée, avec des crêtes verticales continues lorsqu’il atteint la maturité. Cet arbre atteint une hauteur de 25 mètres en moyenne et le diamètre de son tronc varie de 30 à 90 centimètres. Son bois lourd, brun rougeâtre, à grain serré est utilisé en construction et en ébénisterie.

La floraison du chêne rouge est printanière. Les fleurs mâles et femelles sont séparées, mais sur le même arbre. Au mois de mai, vous pouvez facilement voir de nombreux chatons pendants constitués des fleurs mâles. Ils sont issus de bourgeons des rameaux de l’année précédente. Les fleurs femelles, plus difficiles à observer, sont petites et habituellement solitaires. Elles occupent l’aisselle des feuilles des nouvelles pousses.

Les fruits des chênes sont les glands bien connus de tous. Ceux du chêne rouge sont couverts à leur base par une cupule écailleuse, une sorte de chapeau couvrant environ le quart du gland qui est terminé abruptement par une petite pointe. Les glands sont amers pour nous, mais appréciés par plusieurs espèces animales telles que l’écureuil, l’ours et le geai bleu. Sur notre territoire, le chêne rouge s’installe en milieux secs et bien drainés, comme sur les sommets d’escarpement, sur les pentes moyennes ou fortes et généralement sur les versants sud. Il domine parfois les forêts et forme alors des chênaies de chêne rouge, associées au pin blanc, à l’érable à sucre et à l’ostryer de Virginie

La chênaie située à l’est de l’escarpement du massif des falaises est un groupement végétal relativement rare, dans les Laurentides au nord de Saint-Jérôme, et est donc d’intérêt.

 

 

Feuilles à lobes pointus

Photo : Diane Barriault

Photo : Carole Beauchesne

Photo : Diane Barriault

Photo : Richard Pelletier