Le polypode de Virginie

par Carole Beauchesne

Polypodium virginianum

Vous avez sûrement remarqué, lors de vos randonnées, la « perruque » verte et dense qui coiffe certains blocs rocheux. Il s’agit d’une colonie de polypodes de Virginie, une petite fougère d’environ 20 cm, qui est surnommée « tripe de roche ».

Sa résistance à la sécheresse lui permet de coloniser ce type d’habitat, peu propice aux autres fougères. On peut même l’observer l’hiver, car ses frondes sont persistantes. Le froid venu, les segments de la fronde s’enroulent sur eux-mêmes et, le printemps suivant, s’étalent à nouveau, jusqu’au milieu de l’été. Le vert plus sombre des frondes ayant passé l’hiver, contraste alors avec le vert clair de celles nouvellement formées.

Au printemps, les nouvelles pousses des fougères ont l’apparence d’une crosse de violon qui se déroule graduellement pour former la fronde. Chez le polypode de Virginie, cette fronde est divisée une seule fois en segments à la marge sinueuse ou légèrement dentée, et à la nervure centrale foncée.

Les spores, très petites, sont contenues dans des sporanges, eux-mêmes regroupés en masses facilement observables qu’on appelle sores. Les sores du polypode de Virginie se trouvent sous la fronde et forment des masses de couleur rouille de chaque côté de la nervure centrale. Ils apparaissent durant l’été et persistent l’hiver, tout comme la fronde.

Habitat du polypode de Virginie

Photo : Diane Barriault

Les gros sores regroupant les sporanges

Photo : Diane Barriault

Les frondes persistent en hiver et s’enroulent sur elles-mêmes

Photo : Diane Barriault