Le noyer cendré

par André Sabourin

Juglans cinerea

Bien qu’il soit parfois vu en forêt dans le massif des falaises, le noyer cendré est un arbre de milieux ouverts. C’est que, dans sa jeunesse, il a besoin du soleil pour grandir. Donc les sites forestiers où on le voit étaient jadis des clairières ou d’anciens terrains de coupe. On le trouve aussi dans des champs en friche, des lisières, le long des clôtures ou sur des talus d’éboulis.

On reconnaît le noyer cendré surtout par ses feuilles composées de 11 à 17 folioles et par son écorce de couleur gris pâle couverte de crêtes aplaties et entrecroisées. En hiver, en plus de son écorce, on identifie l’espèce à ses gros bourgeons gris à beige et ses cicatrices foliaires très caractéristiques en forme de tête de bélier.

La floraison est printanière. Les fleurs femelles sont rougeâtres et groupées au bout des rameaux, alors que les fleurs mâles sont jaunâtres, situées plus bas sur les rameaux et pendantes en longues grappes. Ses gros fruits sont allongés, visqueux, poilus et souvent jumelés. La noix est comestible après séchage suffisant du fruit.

Cependant, les noix se font de plus en plus rares car cet arbre, en plus d’avoir une espérance de vie assez courte (environ 80 ans), est malheureusement victime d’une maladie mortelle, le chancre du noyer, causée par un champignon. D’origine asiatique, la maladie est apparue récemment en Amérique du Nord (en 1967 au Wisconsin et en 1990 au Québec). Les noyers atteints présentent de nombreux chancres noirs. La maladie affecte même les jeunes sujets. Le noyer cendré se défend en produisant des pousses latérales sur le tronc, mais ses chances de survie sont quasi nulles. Les individus non affectés sont de plus en plus rares et il se peut que les survivants possèdent une certaine résistance. Cet arbre est par conséquent en déclin et se raréfie très rapidement; il est considéré en voie de disparition au Canada depuis 2003.

Allons le voir, notamment près du sentier du lac Paradis, pendant qu’il en est encore temps.

 

Photo: Richard Pelletier

Feuilles composées

Photo : André Sabourin

Photo d'André Sabourin

Chancre noir sur le tronc

Photo : André Sabourin

Bourgeon et cicatrice foliaire

Photo: André Sabourin

Les fleurs mâles

Photo: André Sabourin

Les fleurs femelles, de délicats pinceaux rouges

Photo: André Sabourin