Le cassandre caliculé

par Richard Pelletier

Chamaedaphne calyculata

Le cassandre caliculé, chamédaphné caliculé, petit-daphné caliculé, faux-bleuets, sont autant de noms populaires pour désigner ce petit arbuste (1,5 mètre), très ramifié et caractéristique des tourbières ouvertes à sphaignes. Les noms cassandre et daphné, deux jeunes filles connues pour leur très grande beauté, sont tirés de la mythologie grecque. Le qualificatif caliculé réfère au calicule, une couronne de deux petites feuilles situées à la base de la fleur.

Le cassandre se reconnaît d’abord à ses très nombreuses feuilles elliptiques de 1 à 5 cm, rapetissant graduellement vers l’extrémité du rameau. Elles sont disposées de façon alterne et pointent vers le haut. Ces feuilles coriaces d’un vert foncé sont couvertes sur le dessus, de minuscules picots pâles, le dessous présentant des taches rouille ou orangées. Même desséchées, elles ont tendance à rester accrochées aux branches durant l’hiver.

Lors de la floraison, tôt au printemps, cet arbuste devient remarquable. Apparaissent alors de nombreuses petites fleurs blanches et cireuses, semblables à des clochettes alignées et pendantes sous les feuilles, le long de l’extrémité des rameaux. Ces fleurs ressemblent à celles du bleuet, d’où le nom de faux-bleuets. Contrairement aux vrais bleuets, le fruit non comestible du cassandre consiste en une petite capsule sèche contenant de nombreuses graines. On dit que les fleurs sont une source importante de nectar pour les abeilles peu après l’hiver.

Omniprésent dans les régions septentrionales, le cassandre affectionne les tourbières ouvertes, où il forme de vastes peuplements presque purs grâce à sa grande capacité à se reproduire de façon végétative. Les oiseaux nicheurs au sol profitent de cette couverture végétale dense pour dissimuler leur nid des prédateurs.

Photo : Diane Barriault

Photo : Richard Pelletier

Feuilles couvertes de picots

Photo : Richard Pelletier