Flore des milieux humides

par Richard Pelletier

La rencontre d’un milieu humide lors d’une randonnée permet à coup sûr la découverte de plantes particulièrement intéressantes. Mais qu’est-ce qu’un milieu humide?

La notion de milieu humide (appelé aussi zone humide ou terre humide) a fait l’objet de nombreuses études et définitions. On s’accorde toutefois pour dire qu’il s’agit d’un milieu de transition entre un écosystème franchement aquatique (ex. : lac ou rivière) et un écosystème purement terrestre (ex. : forêt ou champ).

Bien que les différents types de milieux humides se distinguent par leur végétation, tous ont en commun :

  • la présence d’eau pendant une période plus ou moins prolongée durant l’année,
  • la faible profondeur de celle-ci (moins de deux  mètres), laquelle peut varier d’une année à l’autre ou durant une même année,
  • la présence de plantes dites hydrophiles, adaptées à un sol pauvre en oxygène.

Les principaux types de milieux humides sont: le marais, le marécage, l’herbier aquatique et la tourbière.

Le marais

La végétation du marais est dominée par des plantes herbacées basses (iris versicolore) ou hautes (quenouille). Toutes ces plantes ont les pieds dans l’eau, tandis que leurs feuilles, tiges, fleurs et fruits sont hors de l’eau.

Le marécage

À la différence du marais, les plantes du marécage sont en majorité ligneuses, tels les arbres et les arbustes. L’aulnaie, bordant un ruisseau, est le type de marécage le plus répandu dans la région, l’aulne rugueux étant en effet un arbuste abondant près des barrages de castor. Tout comme le marais, le niveau d’eau au sol peut varier grandement entre le printemps et l’automne.

L’herbier aquatique

C’est généralement dans la zone peu profonde d’un étang, d’un bord de lac ou dans un méandre calme d’une rivière, que l’herbier aquatique peut se développer. Il est principalement composé de plantes flottantes (nénuphar) ou submergées (certains potamots) qui nécessitent la présence permanente d’eau.

La tourbière

Bien que les tourbières soient plus répandues dans la grande forêt boréale, des conditions particulières du sol et la rétention des eaux de surface et souterraines favorisent parfois leur établissement plus au sud. La tourbière se reconnaît surtout à la présence d’espèces appartenant à la famille des Éricacées, comme le thé du Labrador et le cassandre caliculé, et particulièrement à l’omniprésence de sphaignes. Telle une grosse éponge imbibée, les sphaignes, en s’accumulant, peuvent retenir jusqu’à 20 fois leur poids en eau, rendant le substrat instable sous vos pieds.