Le quadrident diaphane

par Carole Beauchesne

Tetraphis pellucida

Une mousse à quatre dents

Il faut chercher cette petite mousse (1,5 cm) dans les milieux forestiers, typiquement sur le dessus et les côtés de souches d’arbres en décomposition. À l’aide d’une loupe, sa capsule est assez facile à reconnaître : on dénombre quatre dents triangulaires lui donnant l’allure d’un petit crayon effilé.

De petits organes spéciaux (les corbeilles à propagules) sont présents au bout de certains plants et permettent d’identifier cette espèce. Les corbeilles, constituées d’une rosette de petites feuilles, contiennent de minuscules sphères vertes, les propagules, permettant à la mousse de se reproduire végétativement. Par temps pluvieux, les gouttes d’eau qui frappent les corbeilles dispersent les propagules à une distance pouvant atteindre 15 cm. Elles s’implantent ainsi ailleurs sur la souche. Après quelques jours seulement, elles germeront pour produire de nouveaux plants.

Lorsqu’il n’y a plus d’espace disponible pour la colonie, ou encore si elle est envahie par d’autres espèces, le quadrident diaphane produit des individus fertiles, mâles et femelles. Les capsules mûres produisent des spores qui pourront être dispersées et s’installer dans un nouvel endroit, quelques mètres plus loin. Fait intéressant, la reproduction végétative est plus efficace : une propagule sur dix produirait un nouveau plant, tandis que 800 000 spores doivent être dispersées pour en faire autant!

Photo : Carole Beauchesne

Sporophytes surmontant les plants

Photo : Carole Beauchesne

Quatre dents à l’extrémité du sporophyte

Photo : Carole Beauchesne